jeudi, mars 29, 2007

La France mise sur les jeunes


Raymond Domenech a retrouvé sa voix d'entraîneur national impliqué dans la post-formation, jeudi, pour évaluer devant la presse la performance de sa jeune équipe de France contre l'Autriche (1-0). Chose rarissime, la France a marqué par Benzéma, âgé de 19 ans, servi par Nasri, 19 ans aussi, et le milieu de terrain titulaire comptait deux joueurs de 22 ans (L. Diarra et Diaby) et un ancien de 23 ans, Rio Mavuba. Si Domenech a répété qu'il ne se posait pas la question de l'âge des joueurs qu'il aligne - «ils ont 19 ans, mais Pelé à 16 ans était bien champion du monde avec le Brésil : quand on a du talent, il faut l'exprimer» - l'ancien sélectionneur des Espoirs a comparé la performance de sa jeune équipe à un simple premier pas.
«C'était un match amical, a d'abord fait remarquer le sélectionneur. Il faudra les revoir quand il y a des points importants à la clé, avec le couteau sous la gorge, dans un contexte décisif. Mais au moins, c'est bien de ne pas avoir raté l'ouverture. Pour la suite, il faut encore lutter, combattre». Et protéger cette jeune génération qui éclot. «Je ne veux pas faire avec ces jeunes ce qu'ont fait d'autres générations avant eux, qui croyaient manger tout le monde et ont sombré en se croyant arrivé trop vite. Mais il savent qu'il faudra travailler, c'est un avantage. On pourrait dire que je ne leur rend pas service s'ils prenaient la grosse tête. Mais je ne serais pas entièrement responsable, ils ne pourraient s'en prendre qu'à eux-mêmes. Ils doivent savoir que ce n'est pas parce qu'ils ont fait ça que leur place est garantie pour le prochain match.»
« Bien jouer ne suffit pas »
Sur le contenu du match, Raymond Domenech regrette notamment que l'équipe n'ait pas cherché (ou ne soit pas parvenue) à être plus efficace. «Il y a des petits regrets dans la concrétisation. Bien jouer, ça ne suffit pas. C'est nécessaire, agréable, mais il faut marquer, il faut être plus ''tueur'' et pas jouer pour jouer. Mercredi, on s'est fait plaisir, mais ce n'est pas suffisant, ni pour moi ni pour les joueurs.» Les deux prochains matches, contre l'Ukraine et la Géorgie, seront notamment des épreuves plus décisives. Sans que cela ait forcément un rapport de cause à effet, Raymond Domenech a aussi indiqué qu'il allait être obligé de sortir de son équipe-type habituelle, si tard dans la saison, pour privilégier les hommes en forme.
Son équipe-type habituelle était jusqu'ici la suivante : Coupet - Sagnol, Thuram, Gallas, Abidal - Makelele, Vieira - Ribéry, Malouda - Henry, Trezeguet ou Saha. Henry sera toujours absent en juin, comme il l'a confirmé à L'Equipe mercredi. Par ses deux grosses prestations, Anelka semble avoir gagné une place, à ses côtés ou en son absence. Sans affirmer que cette équipe-type appartient au passé, il y a parmi les dix autres joueurs trois Lyonnais pour lesquels le sélectionneur craint une «démobilisation», deux Anglais qui auront arrêté leur championnat depuis trois semaines, et Sagnol, qui aura achevé deux semaines plus tôt une saison entamée sans préparation. Au contraire, des joueurs comme Mexès ou Escudé seront alors en plein championnat. Neuf mois après la finale de la Coupe du monde, les Bleus ont gagné mercredi avec un seul joueur du 9 juillet titulaire au coup d'envoi, et ont remporté deux matches en alignant cinq joueurs qui n'avaient jamais été retenus auparavant. En somme : il y a désormais une grosse demi-douzaine de titulaires potentiels en plus. Sur le papier, ça change beaucoup de choses avant France - Ukraine.

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