dimanche, octobre 04, 2009

Brésil: CM 2014 et JO 2016

C'est le triomphe absolu de Lula, le président omniprésent du Brésil. Grâce à son lobbying efficace, il avait réussi à dissuader tous les autres pays sud-américains de postuler pour la coupe du Monde de la FIFA en 2014. Pour finir le Brésil était le seul candidat, et la FIFA n'a pas eu d'autre choix que de lui décerner cette organisation de la coupe du monde en 2014. Coût de la manœuvre = 30 milliards de dollars US selon les chiffres Brésiliens.

Cette semaine à Copenhague, 4 villes de 4 pays de 4 continents différents postulaient pour l'organisation des Jeux Olympiques d'Eté en 2016: Chicago, USA (Amérique du Nord), Rio de Janeiro, Brésil (Amérique du Sud), Madrid, Espagne (Europe) et Tokyo, Japon (Asie).
Depuis deux ans, Lula effectuait un immense travail de lobbying sur les membres du Comité International Olympique. Résultat = un succès sans tâche; Chicago éliminé au 1er tour, Tokyo au 2e, et victoire écrasante en finale contre Madrid (66 votes contre 32).

On peut féliciter les Brésiliens pour ce coup double. Certains disent que le tour du Sud était venu. Cela ouvre la porte pour des JO en Afrique dans un avenir pas si lointain. C'est tant mieux. Mais je vais tout de même apporter une voix discordante dans la discussion.

En plus des 30 milliards du mondial, le Brésil a prévu 15 milliards pour les JO, pour un total de 45 milliards de dollars américains. Il est de notoriété publique que les budgets officiels ne sont jamais tenus. Ils vont clairement exploser. On peut prévoir un budget approximatif final de 80 à 90 milliards. Pendant ce temps, les favelos cariocas où croupissent des millions d'êtres humains assomés par la loi des gangs ne verront pas les bénéfices escomptés de ces deux plus grands événements sportifs planétaires. Ne parlant pas des sans-terres (paysans pauvres Brésiliens) qui ont élu Lula et qui vivent encore aujourd'hui dans les mêmes conditions qui les avaient poussé à se mobiliser pour le changement au Brésil.

Même dans un pays en pleine croissance économique - chacun sait que ce mot ne rime pas forcément avec prospérité, de plus le Brésil est le pays ayant la plus grande disparité social entre riche et pauvre - cet argent aurait pu servir à autre chose. Lula et l'État Brésilien en ont decidé autrement. Le CIO, lui, en a profité pour jouer la carte de l'ouverture géopolitique du mouvement olympique. Mais à quel prix pour le Brésil. L'avenir nous le dira...

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