lundi, avril 07, 2008

Euro 2008: Portugal


Figo et Pauleta partis, la sélection portugaise s'est reconstruite autour d'une nouvelle génération de joueurs talentueux. Mais le Portugal a souffert pour arracher sa qualification pour l'Euro en raison d'un manque d'expérience et de réalisme. Heureusement, Cristiano Ronaldo était là.

Qualifié dans la douleur

Autrefois présent par intermittence lors des grandes phases finales, le Portugal a changé de statut depuis le nouveau millénaire. Demi- finalistes à l'Euro 2000, les Portugais sont passés à la vitesse supérieure en 2004 lors de leur Euro, où ils ont échoué en finale contre la Grèce (0-1). Un mini-traumastisme pour la Selecçao, qui s'est rattrapée en se hissant en demi-finales de la Coupe du monde 2006. Deux ans plus tard, le Portugal s'est invité au banquet suisse et autrichien au terme d'une campagne de qualification particulièrement stressante et cahoteuse. Devancé par la Pologne, le Portugal n'a validé son billet qu'en toute fin de parcours lors du dernier match contre la Finlande (0-0). L'équipe de Luiz Felipe Scolari avait hypotéqué ses chances en se faisant accrocher en Arménie (1-1). Les hommes de "Felipao" ont également démontré une inquiétante incapacité à vaincre leurs adversaires directs : la Serbie (1-1, 1-1), la Finlande (1-1, 0-0) et la Pologne (1-2, 2-2). Le sélectionneur brésilien peut se poser des questions avant d'affronter la Suisse, la République tchèque et la Turquie, dans un groupe A à sa portée mais extrêmement ouvert.

Il manque un vrai buteur

Scolari, au cours de cette campagne, a dû procéder à un sérieux rafraîchissement de son groupe. Les blessures et les retraites (Figo, Pauleta) l'y ont obligé, quand il n'a pas choisi lui-même de pousser les piliers de 2004 vers la sortie. Le ''ministre'' Da Costa a été écarté pour mauvaise conduite avec le très actif Maniche, lequel fut finalement rappelé avant la fin des qualifications. C'est surtout en défense que les blessures se sont succédées (Ricardo Carvalho, Jorge Andrade, Pepe). Au milieu, Deco reste une valeur sûre, au même titre que Simao Sabrosa, parfois aligné comme attaquant, ou encore l'ancien Lyonnais Tiago. Même en attaque, Scolari cherche la bonne formule. Recordman de buts en sélection (41), Pauleta est parti à la retraite et son remplaçant se fait attendre. Adepte du jeu sur les côtés, avec Cristiano Ronaldo, Quaresma et Nani, Scolari privilégie un système avec une seule pointe, sauf qu'il n'a pas de vrai buteur dans sa botte. Ni l'inoxydable Nuno Gomes, ni Helder Postiga, ni Hugo Almeida ne sont des titulaires indiscutables, ce qui a poussé le sélectionneur a essayer l'ancien Nantais Ariza Makukula en amical.

Tout repose sur Cristiano Ronaldo

Comme les tauliers Figo, Da Costa et Pauleta ne sont plus là, la moyenne d'âge a chuté d'un coup. Les automatismes et le réalisme aussi... Car qui dit jeunesse et nouvelle génération (incarnée par Moutinho, Bruno Alves et Nani) dit également manque d'expérience. Elle a cruellement fait défaut, avec notamment une attaque beaucoup trop maladroite. Les ballons arrivaient bien mais la lucidité devant le but s'est dissoute. Heureusement, le Portugal savait qu'il pouvait s'en remettre très logiquement à son génie Cristiano Ronaldo pour débloquer les situations les plus chaudes. La star de Manchester United, qui fait sans doute partie des trois meilleurs joueurs du monde, attire toute la lumière sur lui, vêtu de la cape du sauveur. Sa technique exceptionnelle et son instinct de buteur sont une chance inouïe pour le Portugal, qui a pris l'habitude de se reposer sur lui (8 buts en éliminatoires). Ses responsabilités sont énormes, à la hauteur de son statut et de ses performances en club. Sa cinquième saison en Angleterre est de loin la plus accomplie. Co-meilleur buteur de la Ligue des champions avec 6 buts en 8 matches, il affolle les statistiques en Premier League avec 24 réalisations en 26 journées. Tout le peuple portugais prie pour qu'il soit encore en pleine forme au mois de juin, ou qu'il ne soit pas blessé d'ici là.

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